lundi 11 mars 2013

L’Univers Littéraire Microcosmique : relativité du temps éditorial

Aujourd’hui, je vous fais partager une expérience qui éclaire sous un jour sombre la réactivité, que dis-je, la pugnacité, de (certains de) nos excellents partenaires éditeurs de SFFF.

Au hasard, je reprends un fil de messages qui croupit dans ma boîte mail de réception, et que je finirai, par dépit, par ranger dans l’abîme des soumissions inabouties (qui est, comme vous pourrez en juger avec la suite, d’une profondeur certaine).

En date du 21/04/2010, je soumets donc aux dynamiques éditions Chmurz* (*non, je ne pousserai pas l’outrecuidance jusqu’à les citer nommément) un texte de mon cru, pour une collection dédiée, en respectant à la lettre la batterie d’obligations éditoriales et de contraintes exigées par lesdites sur leur site Internet, qui, au demeurant, est très clair et très professionnel.

Le 30/04/2010, je reçois un accusé de réception des éditions Chmurz qui me remercient beaucoup d’avoir pensé à eux pour proposer à la postérité les mots dévoyés que j’ai couchés sur la page. On me dit que mon texte sera lu dans les meilleurs délais et que je recevrai tout ébahi une réponse, positive ou négative, dans un délai n’excédant pas 3 mois.

Quelle clarté, quel professionnalisme, me direz-vous, et vous aurez bien raison, c'était bien mon avis avant même que vous ne vous en mêliez.

Sauf que.

3 mois passent, et Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? Eh bien, non. Bien sûr, nous ne sommes pas à 1 jour près, ni 2 ni même 3, donc je laisse les éditions Chmurz méditer, le temps de lire ma prose, et je reçois bientôt, comme une douce récompense à ma patience… rien du tout.

Dans le vide, on ne vous entend pas crier. D’ailleurs, si on y réfléchit bien, c’est même stupide, puisque, dans le vide, vous n’avez même pas le souffle suffisant pour former un cri. Enfin bref, laissons de côté pour un temps ces considérations bassement respiratoires, et revenons à nos chmurztons.

Le 11/08/2010, je prends mon courage et le clavier de mon ordinateur à deux mains pour signifier (gentiment) aux éditions Chmurz que je n’ai plus d’ongles à ronger suite à leur long silence, et leur demander, s’il est envisageable d’oser aborder mon problème sous cet angle, s’ils auraient eu le temps de lire l’objet de mon tourment.

À peine émise, ma supplique pleine d’espoir trouve l’écho escompté par le retour immédiat et bienvenu d’une… absence totale de réaction.

Stupeur et ébahissement. Je vérifie que l’adresse mail de contact n’a pas changé, que la maison d’édition existe toujours (hi hi) et qu’elle ne s’est pas reconvertie entretemps dans l’édition numérique d’almanachs Vermot. Mais non, tout est OK. Ouf.

Je ronge mon frein, la mort dans l’âme. Mais mon aventure prend un tour sinistre, quand par cette ténébreuse journée du 23/11/2010, c'est-à-dire 7 mois après ma soumission initiale, je me décide à re-relancer les éditions Chmurz, les sympathiques, dynamiques, hiératiques, voire erratiques.

Là, me parvient le même jour d’outre-tombe, une réponse que je ne résiste pas au plaisir de vous retranscrire dans toute sa confondante saveur :

Bonjour,
Malheureusement, nous n'avons pas encore eu le temps de lire votre manuscrit. Nous sommes les premiers désolés de cette situation, mais [excuse bidon].
Nous espérons bien rattraper notre retard en janvier/février.
Cordialement,
Les éditions Chmurz

J’avoue qu’avec le recul, j’aurais dû me méfier : janvier/février, sans mention d’année… Ça sentait le roussi.

Et effectivement, presque 2 ans plus tard, le 24/09/2012, je me suis fendu d’une nouvelle bouteille à la mer, je pense, non sans humour :

Bonjour chères éditions Chmurz,
Vous serait-il possible de me confirmer la lecture (et le refus... je ne me fais plus guère d'illusions :)) de ***, dont je suis sans nouvelle depuis plus de 2 ans et pour lequel j'aimerais m'assurer, par correction, de votre désintérêt avant de le proposer à d'autres.
Vous en remerciant par avance et vous souhaitant bonne continuation,
Cordialement,

Un courriel léger, propre sur lui, dont ne sourdait pas la moindre rancœur d’avoir été considéré comme une souillure lépreuse.

Le croirez-vous ? Depuis, pas de réponse…

Le temps éditorial est relatif, chers lecteurs : quand 3 mois passent pour les éditeurs, cela vous semble 3 ans…

Keep going !

6 commentaires:

  1. Ça ne m'étonne même pas. Le pire, c'est qu'après certains éditeurs vont s'étonner de mettre la clef sous la porte.

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    1. En fait, moi, ce qui me gène, c'est cette façon de considérer le bénévolat comme une excuse à la médiocrité : ne pas respecter ses propres procédures, ses propres délais... sans une once de la plus élémentaire politesse ! S'ils gèrent leur vie "professionnelle" de la même manière, je m'inquiète vraiment pour eux :) Alors qu'il y a tant de "bénévoles" par ailleurs qui font du travail pro !

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  2. Heureusement ils ne sont pas tous comme cela, certains tiennent les délais et envoient même les retours des comités de lecture quand le texte est refusé. Mais malheureusement la situation que vous décrivez n'est pas rare, et les pauvres auteurs sont dans le désarroi le plus total: mon texte est-il bien arrivé? n'a-t-il point été perdu après l'envoi de l'accusé de réception... Bref... la non réponse c'est vraiment le pire.
    Rom.
    PS: je ne comprends pas très bien bien ce qu'il faut faire devant la case commentaire quand il s'agit de choisir un profil. Mettre Anonyme me gêne un peu, mais les autres proposition ne correspondent pas à ma situation.

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    1. Parfaitement d'accord avec toi, Rom ! Les commentaires sur le texte, c'est effectivement important. Ceci dit, ça ne me gène pas outre mesure quand il n'y en a pas, si le deal était clair du départ avec l'éditeur.

      Pour cette histoire d'anonyme, le plus simple est de choisir Nom/Url : avec ce profil, tu indiques librement ton nom et un lien vers ton site si tu en as un (mais je pense bien que c'est le cas si tu es Rom1 :))

      PS : J'ai pris sur moi de commencer dans le message ci-dessus, mais si on se tutoyait ?

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  3. Désolé de te décevoir, mais je ne suis pas Rom1, je suis seulement un pauvre auteur de SF qui, sans chercher à devenir riche et célèbre, voudrait bien savoir ce que deviennent les textes qu'il envoie aux éditeurs. Je n'ai ni blog ni site, tout juste une page Facebook quasi inutilisée.
    Par contre j'aime bien ton blog et c'est pour cela que j'y suis revenu.

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    1. Pas de souci, Rom Poss ! Désolé pour la méprise, et très heureux que mon blog te plaise. Il n'y a pas de pauvre auteur de SF qui tienne, tout le monde est logé à la même enseigne ici :)

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